Savon de Marseille, vrai et faux


   Le savon de Marseille est réputé pour être un produit naturel, sans ajout de colorants, de parfum, d’actifs en tout genre. C’est la simplicité du produit qui pousse les consommateurs à lui redonner leurs faveurs. Si vous souhaitez gagner du temps lors de vos achats, je vais vous donner les composants principaux de ce savon, et des exemples de faux savons de Marseille, car même si le nom n’est pas protégé, il y a bien eu un édit, le fameux édit de Colbert ordonné par Napoléon afin de poser les lignes de ce que doit être notre savon de Marseille.





C’est simple, avant même de lire les composants de votre savon, vous pouvez le reconnaître par sa forme et sa couleur. En effet LE savon de Marseille est cubique, par définition tout savon en forme de savonnette n’est pas un savon de Marseille. De plus il est soit vert (huile d’olive), soit blanc cassé (huile de palme, eh oui c’était fait comme ça à l’époque et la recette n’a pas changé). Ca élimine déjà bon nombre de produits dès le premier coup d’œil, sans avoir à vérifier les ingrédients. 

Si toutefois vous êtes intéressé/e, sachez qu’il doit être principalement composé :


-    -     d’huile d’olive 72%               sodium olivate

-         d’huile de coprah issue de la noix de coco        sodium cocoate

-         d’eau          aqua

-         de glycérine produite par la saponification                glycerin

-         de sel          sodium chloride

 
En aucun cas il ne doit comporter de graisse animale. Si vous voyez sodium tallowate, c’est du suif, soit de la graisse de bœuf, alors que le savon ne doit contenir que des huiles végétales. Vous verrez ci-dessous que la majorité des savons du commerce sont fabriqués avec cet ingrédient que je trouve peu ragoûtant et bas de gamme en plus.
Pour encore plus de facilité, vous pouvez vous référer au label (en haut de la page), présent sur un produit respectant les critères décrits ci-après.





Le savon de Marseille divise parmi les savonniers. D’un côté l’UFSM (dont l’Occitane, La Licorne), de l’autre l’UPSM (dont le Fer à Cheval, Marius Fabre). Tandis que les premiers pensent qu’il devrait être possible d’y incorporer des couleurs pour étendre leur marché et de changer la forme cubique du savon d’origine selon les envies des clients internationaux, je me range du côté des seconds, qui, plus puristes, prônent la fabrication à l’ancienne au chaudron, l’IGP limitée à la région des Bouches du Rhône (en soit la France ça aurait suffit il y a des savonniers basés ailleurs que dans le sud), la forme cubique du savon, le minimalisme de la recette sans ajout de colorants, de conservateur, de parfum.


A mon sens si tu veux un savon de Marseille tu l’achètes comme il est, point. Pareil pour tout autre produit. Je vais pas demander un savon d’Alep octogonale parce que ça me rappelle mon pays quand je pars en vacances, bon. Alors oui ça peut fermer des portes à une partie des consommateurs qui veulent de la couleur, mais il me semble que la majorité des acheteurs pensent & veulent acheter un savon fait dans les règles de l’art en France. 

Il faut voir le nombre de contrefaçons que l’on trouve partout, sur les marchés de villages, dans les supermarchés, dans des boutiques de savonnerie, etc. Qui ne sont fabriquées ni par des artisans savonniers, ni même en France, et qui volent (oui oui) le marché aux savonniers traditionnels qui restent fidèles à l’authenticité de la fabrication ancestrale de notre cher savon. 

Et pardon mais l’Occitane je ne savais même pas qu’il prétendaient faire du savon de Marseille, ils ont bien d’autres produits donc bon, faut arrêter de penser que par le fric non ? De toute façon ils sont basés en Chine donc soutiennent les tests sur les animaux pour ‘ouvrir’ leur marché, pas surprenant pour moi qu’ils soit prêts à faire des compromis sur la recette du savon de Marseille donc. Le fric le fric le fric.

























Je vis sur (ça se dit comme ça) Paris, et j’ai plusieurs choix :


-         prendre le train pour salon de Provence et acheter direct en savonnerie

-         aller dans la boutique Marius Fabre au 26, rue de Turenne dans le 3e (!)

-         aller dans un magasin de bricolage type Castorama

-         aller chez Truffaut

-         aller dans une droguerie

-         aller dans un Bazard, certains en vendent







J’espère que cet article vous aura été bien utile. Je me suis déjà faite avoir en étant ravie de mon achat et sans prendre la peine de regarder les ingrédients, ben non si c’est marqué c’est que c’est du vrai… Comme quoi on peut être naïf. Depuis ma visite à la savonnerie Marius Fabre dont j’aimais beaucoup les produits, j’ai véritablement compris ce qu’est un vrai-véritable savon de Marseille. 


Ce n’est pas évident lorsqu’on naît dans un système d’achats compulsifs plaisirs + green washing + achats de masse + société pressée qui fait un peu trop confiance aux industriels.

Je vous invite à y prêter attention lors de vos achats pour ne pas mettre tout et n’importe quoi sur votre peau (pour quel produit que ce soit) et puis ne pas soutenir des entreprises qui s’en carrent pas mal de vendre tout un tas d’ingrédients dont on sait qu’ils ne sont pas nécessaires et de surcroît bas de gamme et potentiellement allergisants. C’est aussi une manière de soutenir le savoir-faire français et authentique de nos savonniers qui ont failli fermer leurs portes lors de l’apparition des détergents chimiques. Heureusement les consciences s’éveillent à nouveau et on s’intéressent de plus en plus au naturel & sain (naturel ne signifie pas toujours sain).


Et si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à visiter une savonnerie artisanale, c'est très sympathique (même s'il fait très chaud) et c'est toujours plaisant de repartir avec des produits faits sur place :)







Copyright, publié le 28-04-2018, Tous droits réservés